Frantz Carl Braun, un banquier Haitien, nie les allégations de collusion avec les gangs

Texte reçu le 26 septembre 2023

Parmi les membres de l’élite haïtienne sanctionnés par le Canada pour collusion avec les gangs armés qui troublent la paix et sèment la mort un peu partout dans le pays, figure le nom de Frantz Carl Braun, vice-président de la plus grande banque d’Haïti, la UNIBANK.

L’annonce a été faite récemment par la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, qui affirmait alors que le Canada avait des raisons de croire que Frantz Carl Braun et deux autres individus, Marc Antoine Acra, ancien conseiller de l’ancien premier ministre Laurent Lamothe, et Jean-Marie Vorbe, président-directeur général d’une entreprise du secteur de l’énergie, alimentaient la violence et l’instabilité en Haïti par la corruption et d’autres actes criminels et en encourageant les activités illégales de gangs.

Comme beaucoup d’autres sanctionnés, Frantz Carl Braun nie toute implication dans une quelconque activité criminelle ou de gang et se dit « convaincu qu’une grave erreur a été commise en ce qui lui concerne ». Il l’a fait dans une lettre publique dont le texte se trouve ci-après :

 

Frantz Carl Braun
Frantz Carl Braun

1 Je n’ai jamais eu, durant mes 69 ans d’existence dont 47 ans de carrière professionnelle, à participer, ni comme corrupteur, encore moins, comme corrompu, à aucune affaire, aucune transaction, aucun contrat avec l’État haïtien ou avec des personnes et entreprises privées nationales ou internationales, pour lesquels j’aurais donné ou reçu un paiement, une commission, une prébende ou autres, contraire à la loi et à la déontologie. Je n’ai jamais occupé de poste politique ou ministériel ni n’ai été comptable de deniers publics. Je n’ai jamais soudoyé un fonctionnaire public ou un homme politique, ni conspiré pour bénéficier d’avantages indus.

Dans ma vie privée et professionnelle, j’ai toujours eu un comportement honnête et intègre, agissant, en toute occasion, avec la plus grande éthique, en m’acquittant de mes obligations fiscales et de celles de mes entreprises, en veillant à instaurer et à faire respecter les règles de la bonne gouvernance et enfin, en prônant la transparence et le respect des lois et règlements.

Le succès commercial de la UNIBANK, institution bancaire auditée et régulée, de ses filiales et de ses investissements est la source principale de mes avoirs personnels lesquels sont le fruit de décennies de dur labeur et qui ont été gagnés à la sueur de mon front.

En peu de mots, je n’ai jamais participé et ne participe pas à la corruption qui gangrène notre pays.

2 En outre, je n’ai jamais commis d’actes criminels et n’ai aucune relation, directe ou indirecte, financière, politique ou autre, avec les bandits et les gangs armés qui terrorisent la population haïtienne. Bien au contraire, ma famille, mes amis, mes employés, mes clients et mes entreprises ont souffert et souffrent encore de l’insécurité généralisée qui sévit en Haïti.

3 Par ailleurs, je n’ai jamais attisé la violence, ni participé, directement ou indirectement, financièrement ou politiquement, à créer ou à maintenir une quelconque instabilité en Haïti. Au contraire, je me suis toujours positionné, tant en privé que publiquement, pour la promotion de la Démocratie et de l’État de Droit, le triomphe de la justice ainsi que l’établissement d’une société moderne et inclusive attirant les investissements nationaux et étrangers, créant des emplois, favorisant la mobilité sociale et s’attaquant à la pauvreté qui afflige notre pays.

Fermement convaincu qu’une grave erreur a été commise en ce qui me concerne, je souhaite donc recevoir des autorités canadiennes le dossier comportant les actes et faits concrets et vérifiables qui me seraient reprochés et qui auraient entrainé cette décision unilatérale, afin que je puisse me défendre. Je suis bien évidemment profondément indigné de cette grave injustice qui m’est faite. J’entends prendre et prendrai toutes les dispositions pour défendre ma dignité. Je ne sous-estime pas la longueur du chemin, ni les coûts personnels, familiaux et financiers qui y seront associés, mais je ne laisserai pas ma réputation d’homme honnête et intègre être souillée sans me défendre. Mon honneur le réclame.

En dernier lieu, je tiens à remercier vivement les chefs d’entreprises, les dirigeants d’institutions et les nombreuses personnes qui m’ont manifesté leur solidarité, leur support et qui m’ont communiqué leur sentiment d’outrage et d’indignité.

Port-au-Prince, le 23 septembre 2023.

Frantz Carl Braun