Nous nous découvrons…

Une fois de plus, Haïti fait la une des manchettes des journaux et des grands titres des émissions de nouvelles non pour annoncer une unième protestation qui se termine par la violence, ou une nouvelle prise d’otages ou même pour parler d’un nouveau coup d’état. Les dépêches de presse nous réveillèrent le matin du mercredi 7 juillet avec la nouvelle d’un crime que notre génération et celle de nos parents n’avaient jamais vu dans leur multiple quotidien.

Il faut remonter au 28 juillet 1915 pour contempler un fait aussi odieux avec l’assassinat du président Vilbrun Guillaume Sam. Président contesté, ce dernier s’était réfugié dans une légation diplomatique étrangère pour se soustraire, pensait-il, à la colère d’une population qui l’avait accusé d’avoir ordonné le massacre de prisonniers politiques la veille.

Cette fois-ci, les assassins n’étaient pas à la recherche d’un président qui essayait de s’enfuir. Bien au contraire! Le ciblé était connu pour son entêtement et sa façade de bravado. Il se reposait tranquillement chez lui, et fut attaqué au milieu de la nuit par un commando.

Jovenel Moise, président d’Haïti du 7 février 2017 n’a peut-être même pas eu le temps de réagir avant l’acte crapuleux. Atteint par les projectiles des armes meurtrières de ses assassins, il succomba sur le champ. Sa femme, Martine Étienne Moise, atteinte elle aussi, a été transporté en urgence à l’hôpital et ensuite transférée aux Etats-Unis.

Les Haïtiens, de partout, en apprenant la nouvelle, se posent bien des questions. Les unes plus légitimes que les autres. Les réseaux sociaux, quant à eux, sont en ébullition et fourmillent de commentaires farfelus et émotionnels. Les auteurs de fausses nouvelles s’en donnent à cœur-joie.

Nous autres à Haïti-Référence, en attendant une possible investigation qui démasquerait les coupables, et exposerait les auteurs intellectuels et les commanditaires de ce crime qui entache une fois de plus l’histoire de notre pays, nous nous découvrons, par respect pour l’être humain qu’a été Jovenel Moise. Nous croyons fermement que la vie de tout être humain, quel que soit son affiliation politique et son orientation dans d’autres sphères, est sacrée. Nous nous découvrons par respect pour la présidence, cette digne et ingrate position. Et nous avons une pensée particulière pour ses trois enfants qui se sont retrouvés, malgré eux, dans un bourbier politique et vivent aujourd’hui une expérience qui les marquera probablement pour la vie.

Aux familles et alliés du président Jovenel Moise, nos condoléances!

Haiti-Référence
Mercredi 7 juillet 20216
Boston, MA (USA)