James Romain Simon, le designer de la parole

Texte reçu le 13 août 2012

Par Robenson D’Haïti
Son corps, lieu d’exposition de ses créations. C’est aussi le lieu à partir duquel il chante, crie lorsque dehors ou parmi nous, il a l’air de se taire. Le silence du designer James Romain Simon est retentissant ! Avec lui, les vêtements n’ont pas uniquement une fonction de couverture des parties intimes du corps, ils sont surtout un instrument d’identification et un outil d’expression de celui qui les porte.

Loin des bruits médiatiques à Christ-Roi,  James réinvente le discours de tout vêtement qui tombe sous ses doigts : jeans,  maillots, corsages, jupes. Au moyen d’un simple tracé au crayon, il sculpte avec sa machine à coudre les formes les plus complexes sur le tissu. Et, par un enchevêtrement de fils, le designer parvient à un surprenant modelé et à un étonnant mélange de couleurs.

Situé entre mixed media et couture, le travail de James Simon donne de l’étoffe à l’étoffe. Des morceaux de tissus juxtaposés ou superposés et brodés sur une toile de fond créent merveilleusement l’ambiance. Cependant, son art n’est pas uniquement décoratif, avertit James D-ziner.  Les points de couture généralement mettent au point l’image du client. Ce qu’il est ou ce qu’il deviendra.

Design de Jacques R. Simon
Design de James Romain Simon

Avec des rêves plein la tête, le designer cherche à faire de son nom une marque prestigieuse comme celui de son mentor spirituel, Murielle Leconte. La postérité est à moi, dit-il confiant. « Il y a 12 ans, poussé par l’envie de me mettre à la mode, je suis entré dans le monde de la mode. » Les pantalons « wide leg » l’avaient beaucoup tenté et il ne pouvait pas facilement en faire l’acquisition. « J’ai pris un blue-jean  et j’ai retravaillé les jambes. Quelle ne fut ma surprise et ma joie quand je me suis vu à la mode ! Avec mes propres moyens, j’ai créé mon pantalon à  pattes d’éléphant. C’était là mon premier pas dans l’univers fabuleux de la mode. »

Aujourd’hui, James Simon compte appliquer les effets du graffiti sur ses travaux de designer. « Le graffiti est très proche du social. Etant donné que le métier de designer  permet de tisser la vie au fil des jours ; avec le graffiti, il permettra de tisser des liens humains et culturels plus forts entre nous. » Ainsi pourra-t-il, a promis M. Simon, habiller dans un futur très proche tout le monde.

Tout le monde, sans exception, car chacun a le droit de se sentir à la mode. La mode fait partie des droits de l’homme et de la femme, a conclu le designer le dimanche 12 août.

Robenson D’Haïti