Textes et Documents » Jean L Théagène

📂 Quand tout un peuple se fourvoie!

Texte reçu le 20 février 2015

De Jean L. Théagène

Le char de Barikad sur lequel un chanteur a été électrocuté par un câble électricL’habitude des funérailles symboliques organisées à cor et à cri par les activistes de ce pays interpelle aujourd’hui comme mesure compensatoire la célébration des funérailles réelles de dix-huit jeunes carnavaliers haïtiens et dans le même temps celles d’un gouvernement dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est mortifère.

Au fil de la discorde distillée d’abord à petites doses, puis à grandes goulées à un peuple invariablement affamé et assoiffé par les apparatchiks d’un mouvement en constante régression, il parait indiqué de donner à cette phratrie d’autres motifs de vie, de lui offrir d’autres voies d’accès dans sa quête permanente d’un épanouissement et d’un bonheur à la mesure de ses aspirations. La persistance dans l’échec est à nos yeux une démarche suicidaire. Et de tels rendez-vous, répétés à intervalles réguliers, sont indignes d’une collectivité qui a connu dans le passé l’exaltation des “prestations d’étoiles dans un ciel dévasté”. (suite…)

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📂 Lettre ouverte à la jeunesse haïtienne

Texte reçu le 15 juillet 2014

Par Jean L. Théagène

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
Sénèque

Lettre ouvertePar les temps qui courent, il est vraiment triste d’être un haïtien. Ce sont là les mots d’un grand historien qui supputait l’inévitable dérive de la Nation. L’ère de la formule-flèche, de l’expression raccourcie, du pittoresque significatif commençait pour ce pays ballotté entre l’anarchie et l’espoir. Dans sa curiosité qui avait l’aiguillon du génie, Roger Gaillard avait fait montre de passion investigatrice, de minutie incomparable dans son travail d’annaliste. Il a jeté un regard passionné sur l’Histoire de notre passé et en a tiré son œuvre maîtresse: « Les Blancs débarquent » qui aurait dû provoquer une profonde réflexion chez tous les haïtiens intellectuels aussi bien qu’analphabètes. Pourtant, pour la plupart, les fils de ce pays n’ont pas su éviter en deux fois sur une période de quinze ans, ces gifles sonores répétées dont nous abreuve la communauté internationale à l’instigation des laquais nationaux. (suite…)

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📂 Les silences de l’histoire contemporaine

Texte reçu le 15 décembre 2013

Par le Dr Jean L. Théagène

bishops_htS’il est du devoir d’une presse responsable de renseigner et d’informer , l’esprit avisé conçoit que cet enseignement suppose l’autorité de l’expérience et l’affirmation d’un savoir auquel nul ne peut s’y opposer.

Parce que l’Église catholique apostolique romaine, n’est pas exclusivement le fait du religieux et que le concours du laïque lui a toujours été précieux, à la manière de Blaise Pascal, dans Les Provinciales, donnant une leçon aux Jésuites en 1656, je me sens le devoir impérieux et pressant de donner la réplique aux contempteurs du Clergé indigène qui, affublés d’un anti-duvaliérisme rétrograde, ne s’embarrassent d’aucun scrupule pour cracher sur tout ce qui est beau, grand, et noble.

Bien avant le Concordat de 1860, les leaders de la Révolution de Praslin préconisaient l’urgence d’un clergé national. Si l’on se réfère à la correspondance du Père Eugène Tisserand, jusqu’au lendemain du Concordat, un secteur de l’opinion publique en faisait son cheval de bataille et même le Pouvoir haïtien, à des époques différentes, revenait sur la question du recrutement des membres du clergé indigène. C’était l’époque où la notion de patrie avait encore un sens pour l’Haïtien. (suite…)

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📂 Parfum de Guerre civile

Texte reçu le 21 août 2013

Par Jean L. Théagène

« Penser n’importe comment, dire n’importe quoi procure toujours des satisfactions immédiates. A terme, quand les choses se tranchent, il vous faut supporter l’insupportable. »

Frantz Grillparzer

Tire à la cordeL’Unité Nationale n’a vécu qu’un seul grand moment dans notre histoire de peuple. Elle a connu son apogée durant la campagne militaire libératrice qui a culminé à l’épopée de Vertières. Ce haut exemple d’unité autour d’un objectif ou d’un idéal a donné naissance à la première république noire indépendante fondée, au prix de lourds sacrifices humains, par une bande d’esclaves révoltés. Fait sans précédent dans l’Histoire Universelle.

Et depuis, la politique haïtienne reflète le profil de la turbulence d’un peuple insoumis, individualiste à l’extrême. La notion de patrie flotte chez nos concitoyens dans le flou des différences exacerbées, héritées d’un passé colonial, certes, peu reluisant, mais aussi de son inaptitude à privilégier l’essentiel sur l’accessoire. (suite…)

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📂 Haïti: La marche à reculons

Texte reçu le 15 août 2013

Par Jean L. Théagène

« Chaque Nation ne peut se civiliser qu’en créant des partis politiques. Ceux-ci créent la vitalité nationale par l’émulation. Tout gouvernement doit être reconnu par tous, à l’intérieur comme à l’extérieur. On n’a pas à tenir compte du parti politique qui gouverne puisque, dès l’instant que le parti devient gouvernement, du même coup, il devient la Nation ».

Funck-Bretano, L’Ecole des sciences politiques.

Parce qu’à travers nos écrits transpire toujours notre foi sans partage dans la démocratie véritable, pour avoir tenu à distance les sornettes démagogiques, les déclarations obligées et contingentes dans cette dichotomie sociale, politique, économique qu’incarne la double nation, première République nègre du Nouveau-Monde, nos propos ne cesseront pas d’être exempts de leur fermeté coutumière. Double nation : d’un côté, les nantis des quartiers huppés et villas somptueuses, ces chevaliers dont on ne peut atteindre les demeures qu’à l’aide de ponts levis ; de l’autre, la multitude souffrante des sans-logis, des grabataires croupissant et grouillant dans les bidonvilles, ces serfs au visage émacié par l’inflation galopante, les taxes et la vie chère. (suite…)
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