Haïti déprime

Texte reçu le 22 avril 2016

Par Jean A. Cyriac

Haïti déprime ses enfants et commande peu de respect à l’extérieur.

À quelques semaines de l’échéance qui ferait de l’Accord du 6 février dernier un document historique, ses leaders continuent à se chicaner et à afficher cette irresponsabilité décevante. On dirait un groupe d’adolescents, aux futurs jadis brillants, sur qui on avait mis tant d’espoirs et qui choisissent sciemment le chemin de la délinquance.

L’histoire de nos preux qui ont versé leur sang pour nous léguer un coin de terre que nous pouvons appeler le nôtre ne remue plus leur conscience. Ils ne pensent qu’à tirer le maximum de profits du poste qu’ils occupent en réduisant tout dialogue à une négociation financière et où tous les coups bas sont permis.

Ils ne tirent aucune leçon des tumultes délinquantes de 1913-1915 et de 1957, précurseurs de l’occupation de 1915 et de la dictature de 1957.

Ils font semblant d’oublier les sommes d’énergies investies pour se défaire de la dictature en 1986 et des combats menés contre des forces réactionnaires de l’intérieur et de l’extérieur pour ne pas sombrer depuis lors.

Ils se préoccupent peu de l’environnement qui devient plus malsain chaque jour avec des immondices engloutissant tous nos artères, nos mornes devenues complètement nues et le passage de la moindre dépression atmosphérique endeuille.

Ils se fichent bien des blessures infligées aux compatriotes qui affectionnent encore le pays et qui essaient de lui venir en aide.

Ils mentent pathétiquement, à eux-mêmes d’abord, aux Haïtiens et à la communauté internationale oubliant que l’histoire n’attribuent jamais des palmes aux délinquants, aux médiocres qui ne contribuent pas au bien commun.

En attendant ce verdict, des malintentionnés profitent de cette irresponsabilité et de cet esprit délinquant.

Pas pour longtemps, nous espérons.

Jean A. Cyriac
21 avril 2016