Shirley Pierre-Louis signe son « En quête du bonheur »

Texte reçu le 20 juillet 2012

Par Robenson D’Haïti
Couverture du roman: En quête du bonheurAnabelle, la protagoniste du roman, ne se résigne pas. Elle part à la recherche de ce qui aurait pu se produire. Ce faisant, elle remet en question l’accompli. Elle n’hésitera pas à se hasarder dans un passé pas trop lointain, mais flou, dût-elle aller jusqu’à dérégler l’horloge et remonter le temps pour actualiser son passé où vivent des hommes qui auraient pu faire son bonheur. Son mariage achevé ne l’achèvera pas.

Dans le texte accroche, on lit : « Une jeune fille insatisfaite de sa vie maritale actuelle caresse le rêve fou de se projeter en arrière pour voir ce qu’elle serait devenue si elle s’était liée à d’anciens courtisans. » Ainsi son mari, William Cannelle, vivra-t-il dans une violence conjugale silencieuse sur le plan psychique pendant deux ans. Les nombreuses qualités de William ne répondent pas aux critères prédéfinis par Anabelle qui se voit plutôt marié à un partenaire bien positionné. Elle tente incessamment de refabriquer son époux : « Trouve-toi un meilleur emploi pour faire face à toutes ces dépenses. Ne reste pas les bras croisés !(…) J’aimerais m’offrir certains plaisirs sains avant d’embrasser la routine maternelle… Si je te demande d’aller au cinéma, tu dois utiliser ta calculatrice une dizaine de fois pour savoir si tes économies te le permettront. »

Comment Annabelle va-t-elle régler ses comptes avec ce passé qui ne lui a pas laissé le temps de mieux choisir le mari pouvant maintenir une relation soumise, de toute nécessité, à un tarif ? Grâce à un appareil sorti miraculeusement d’un livre, elle déclenche l’enquête du bonheur. En quête du bonheur, elle teste un à un trois anciens courtisans : Bernard Ulysse, Eddyson Alain Cabrel et Arnold Dessources. Le premier, riche et sûr de lui, ne voit en elle qu’une usine à bébés. A la faveur de l’engin, elle saute dans l’inconnu du deuxième, mais trouvera-t-elle le bonheur auprès de cet homme couvert d’honneurs et jouissant du respect de tous? L’exigeante Annabelle a dû passer au dernier, Arnold Dessources. L’homme est vraiment très charmant, mais un défaut majeur empoisonne encore une fois le bonheur. Les déceptions s’accumulent mais loin du réel de la fiction romanesque. Les adeptes de Sigmund Freud pourraient approfondir cet aspect fascinant du roman : l’expérimentation d’un désir dangereux dans un rêve pour échapper aux dégâts.Shirley Pierre-Louis

Annabelle est en quête du bonheur, mais jamais au préjudice de l’amour : « (…) une leçon légendaire. Je dois apprécier mon époux pour sa personnalité…et non pour ce qu’il possède, surtout qu’il m’offre la première place dans sa vie. »

Pour autant, on ne peut réduire le roman de Shirley Pierre-Louis à un simple examen de la logique féminine qui voudrait qu’une femme répare sa vie de misère en s’installant dans les bras d’un prince riche et charmant qui l’éloignerait de ses tourments matériels. Le récit En quête du bonheur est, somme toute, un plaidoyer pour l’Amour, le pardon et la réconciliation.

Dans le cadre de la troisième édition des Mardis du Livre, l’auteure Shirley Pierre-Louis signa à la Direction nationale du livre (DNL), le 24 juillet, ses deux romans : En quête du bonheur et Sur le chemin des Vilbrun.

Robenson D’Haïti