6610.040.- Armée d’Haïti: Chefs d’Etat-major

Classification  Histoire et Société

 

Section I

  1. Colonel Démosthènes Pétrus Calixte
    📅 1er août 1934 – 9 janvier 1938
    Naissance: 5 août 1896 à Fort-Liberté (Nord-Est)
    Décès: 7 décembre 1970 à Laboule (Ouest)
    Un militaire formé par les occupants Américains, il fut renvoyé par Sténio Vincent, après une tentative de coup d’état. Après son renvoi, il fut d’abord affecté au poste d’inspecteur des ambassades et de consulats en Europe. Dénoncé plus tard par quelques officiers arrêté comme l’instigateur du complot contre Vincent. il fut accusé de crime contre la sûreté intérieure de l’État, et rappelé de son poste pour qu’il réponde de ses actes devant une Cour martiale. Ne s’étant pas présenté devant la cour, il est condamné à mort par contumace. Gracié par Lescot en 1941. Il resta pourtant en dehors d’Haiti jusqu’en 1946 et se porta candidat aux élections présidentielle du 16 août 1946.

    • [Arrêté de grâce en faveur de l’ex-Colonel D. P. Calixte] Département de le Justice. Bulletin des lois et actes: 15 mai 1941 – 15 septembre 1942. Port-au-Prince: Imprimerie de l’État, [1946] ; p. 223.
    • Dupuy, Charles. « L’Affaire Calixte « . Haïti-Observateur (New York) Vol. LI, No. 42, 3 novembre 2021; p. 3.
    • « Funérailles du colonel Démosthénes P. Calixte » Le Nouvelliste (Haiti), No. 29128, Mercredi 9 décembre 1970; p. 1.
  2. Colonel Pierre Jules André
    📅 9 janvier 1938 – 28 août 1944
    Naissance: 31 juillet 1893 à Port-au-Prince (Ouest)
    Décès: 20 juillet 1972 à Port-au-Prince (Ouest)
    Nommé par Sténio Vincent après la tentative de coup contre son gouvernement, le colonel Jules André, alors adjoint du chef de la Garde. Sous son commandement, plusieurs des auteurs du coup furent condamnés à mort dont le lieutenant Bonicias Pérard. Présent lors de l’exécution de ce dernier, il lui aurait proposé un marché: « Dénoncer ses complices en échange d’une commutation de sa peine. »

    À un moment, Sténio Vincent aurait décidé de remettre le pouvoir à un militaire, il l’écarta et jeta son dévolu surle colonel Gustave Laraque. Parce ce dernier voulut être à la fois président et commandant de la Garde, la manœuvre échoua (Roland, Astrel. Le naufrage d’une nation, ou, Les dessous ténébreux de l’affaire Roland-Estimé-Magloire en Haïti : 1949-1950. Québec: A Roland, 1984; p. 62).

    Le président Élie Lescot, le retint comme chef d’État-major jusqu’en 1944. On le retrouva plus tard à Quartier Morin (Département du Nord) à la tête d’une distillerie,.

    • « Changement dans le haut commandement de la Garde » Le Nouvelliste (Haiti). 43e Année, No. 14364, Lundi 10 janvier 1938; p. 1, col. 1.
    • « Dans la Garde: Les promotions » Le Nouvelliste (Haiti). 49e Anne, No. 21263, Lundi 28 et mardi 29 août 1944; p. 1, col. 3.
    • « Arrêté mettant à la retraite les Colonels  Jules André et Maurice Lafontant de la Garde d’Haiti et liquidant leur pension… » Bulletin des lois et actes : 15 septembre 1943 – 15 septembre 1944. Port-au-Prince : Imprimerie de l’État, [1946]; p.738.
  3. Colonel Franck Lavaud
    📅 28 août 1944 – 6 décembre 1950
    Naissance: 30 septembre 1910 à Jérémie (Grande Anse)
    Décès: 27 février 1988 à Paris (France)
    Nommé par le président Elie Lescot, il se retrouva deux fois au devant de la scène politique et ce, en quatre ans. La première fois, ce fut  quand l’armée intervint en janvier 1946 pour précipiter la fin du gouvernement d’Élie Lescot, et la deuxième fois, en 1950 pour renvoyer Dumarsais Estimé. Ainsi, il devint  le chef d’une junte de gouvernement du 11 janvier 1946 au 16 août 1946, puis du 10 mai 1950 au 6 décembre 1950. Quand son ami et frère d’armes devint président en décembre 1950. Il fut nommé ambassadeur d’Haiti à Paris. A sa démission, il resta à Paris où il expira en 1988.

    🗎 Voir: Notables Haitiens : Franck Lavaud
  4. Brigadier général Antoine Lévelt
    📅 6 décembre 1950 – 13 décembre 1956
    Naissance: 30 septembre 1910 à Saint Marc (Artibonite)
    Décès: 1980
    Premier directeur haitien de l’Académie militaire et troisième membre de la junte du 10 mai 1950 qui facilita l’élection à la présidence d’un des leurs, le général Paul Eugène Magloire, Antoine Levelt devint, à l’investiture de ce dernier, le chef d’État-major de l’armée. Il resta à ce poste pendant toute la présidence de Magloire et devint un participant conscient de la ruse du président à l’expiration de son mandat. La ruse consistait à faire du président démissionnaire le chef d’État-major et le président provisoire, se succedant ainsi à lui-même. La ruse échoua.

    🗎 Voir: Notables Haitiens : Antoine Lévelt
  5. Brigadier général Léon Cantave
    📅 13 décembre 1956 – 26 May 1957
    Naissance: 4 juillet 1910 à Mirebalais (Centre)
    Décès: 16 février 1967 à Paris (France)
    Suite au départ du président Magloire et du général Lévelt, le colonel Léon Cantave devint général de Brigade et prit le commandement de l’Armée en tant que chef d’état-major.

    Il fut celui qui demanda la démission, le 2 février, du président provisoire, Nemours Pierre-Louis, avec l’idée d’installer une junte militaire de laquelle il aurait été lui-même le président de fait comme en 1946 et 1950. Son plan échoua sous la pression des candidats à la présidence (Voir: Gouvernements éphémères de 1957). Il fut également la cible du Conseil Exécutif de Gouvernement qui voulut le congédier. Il entra donc en rebellion sachant qu’il pouvait compter sur le support de quelques officiers, ce qui engendra une friction dans l’armée.

    🗎 Voir: Notables Haitiens : Léon Cantave
  6. Brigadier général Antonio Thrasybule Kébreau
    📅 26 May 1957 – 12 mars 1958
    Naissance: 11 novembre 1909 à Port-au-Prince Ouest)
    Décès: 13 janvier 1963 à Pétion-Ville (Ouest)
    Formé à l’École militaire peu avant le départ des Américains en 1934, il fut pratiquement un inconnu jusqu’à sa nomination comme chef d’État-major par intérim par le président provisoire Daniel Fignolé. Il fut pourtant celui qui força le président à soumettre sa démission et à prendre le chemin de l’exil. Se mettant à la tête d’un gouvernement militaire, il organisa les élections du 22 septembre qui fit de François Duvalier le président d’Haiti. Dans un geste symbolique, il passa lui-même l’écharpe présidentielle au cou de l’élu lors de son investiture. Celui-ci ne tarda pas à s’en débarrasser quelques mois plus tard sans aucun préavis.

    Le général était devenu politiquement et mitairement trop influent s’accoquinant publiqement avec Trujillo, le dictateur dominicain, et faisant parfois fi de l’autorité civile.

    • « Army Change in Haiti Replaces ‘Strong Man’ « New York Times; New York, N.Y. [New York, N.Y]. 14 Mar 1958; p. 8.
  7. Major général Maurice P. Flambert
    📅 12 mars 1958 – 7 décembre 1958
    Naissance: 15 janvier 1912 à Bainet (Sud-Est)
    Décès: 26 octobre 1983 à Port-au-Prince
    Cadet de la classe de 1941 de l’Académie militaire. le général Flambert ne passa que 9 mois à la tête de l’armée, mais eut le temps de sauver le gouvernement de la première tentative de coup d’état en affrontant d’anciens frères d’armes (l’ex-capitaine Alix Pasquet, les ex-lieutenants Henry Perpignand et Philippe Dominique, accompagnés de 5 mercenaires américains) qui avaient pris possession des Casernes Dessalines situées juste derrière le palais national en vue d’exiger la démission du président François Duvalier.

    Avant d’occuper ce poste de haut niveau, il fut le commandant du département militaire du palais national (4 décembre 1957-12 mars 1958). Et après avoir laissé le Grand Quartier général, il devint pour un temps ambassadeur en Colombie.

    • « Le colonel M. Flambert nommé Chef d’État Major de l’armée » Le Nouvelliste (Haiti). No. 24376, Jeudi 13 mars 1958, p. 1.
  8. Major général Pierre Merceron
    📅 7 décembre 1958 – 6 septembre 1961
    Naissance: 30 mai 1916 à Jérémie (Grande Anse)
    Décès: Juillet 2001
    Diplomé de l’Académie en 1941, Pierre Merceron fut le frère d’Arnaud Merceron, le chef de la police de Port-au-Prince et un des deux officiers victimes d’une tentative d’assassinat par des frères d’armes qui en voulaient au président Sténio Vincent.

    Il fut nommé en décembre 1958 chef d’État-major des Forces Armées d’Haiti alors qu’il était en charge de la police à Pétion-Ville. Après son passage au Grand-Quartier général, il fut renvoyé en Europe comme ambassadeur d’Haiti en France et en Hollande (1969-1971. Il resta  cependant un loyal duvaliériste et collabora de près avec le régime en répondant d’abord à l’appel du gouvernement de Jean-Claude Duvalier pour intégrer le Conseil du CONAJEC à titre de conseiller et en suite. Devenu ambassadeur en Hollande et en Suède en 1984, il aurait voulu sauver in extremis le gouvernement de Jean-Claude Duvalier à un moment où il subissait des assauts qui sapaient sa fondation. en acceptant le poste de Ministre de l’Intérieur en décembre 1986. Il fut renvoyé avec le gouvernement le 7 février 1986.

    • « Changement du Haut commandement de l’Armée » Le Nouvelliste (Haiti). Lundi 8 décembre 1958, p. 1.
    • « Duvalier outs Haiti army chief: Thwarting of Plot Is Hinted as Police Head Is Placed In Charge of Forces ». New York Times [New York, N.Y]. 8 Dec 1958; p16. 
  9. Brigadier général Jean-René Boucicaut
    📅 7 septembre 1961 – 9 août 1962
    Naissance: 4 juillet 1918
    Décès: 13 janvier 1976
    Avant sa nomination à la tête de l’armée, Jean René Boucicaut, fut le Commandant du Département militaire du Palais National, avec le grade de colonel. Il devint par la suite le premier commandant du Bataillon tactique des Casernes Dessalines, disparaîtra après le coup d’état d’avril 1989. Alors assistant au chef d’État-Major, il fut promu brigadier général et remplaça général Pierre Merceron. Duvalier aurait déclaré en cette occasion que le nouveau chef de l’armée fut le premier officier qui lui aurait suggérer la création d’une garde présidentielle.

    Quelques mois après son installation, ses illusions s’effrittaient, et pour cause. La nouvelle milice supplantait les forces armées qui se trouvaient négligées. L’Académie militaire était fermée depuis des mois et partout les casernes tombaient en ruine faute de fonds.

    Apparemment, le 8 août 1962, Duvalier aurait découvert que le chef d’État-major préparait un coup d’état avec l’approbation des Américains. Avant qu’il eut été mis aux arrêts, Boucicaut se réfugia à l’Ambassade du Venezuela.

    • « Le nouveau chef d’État-Major, le général Jean René Boucicaut, installé ce matin » Le Nouvelliste (Haiti), No. 25371, Mercredi 6 septembre 1961; p. 1, col. 1. • Naftali, Timothy. The presidential recordings. John F. Kennedy: The great crises. Vol I. New York : W. W. Nrton & Company, 2001; p. p. 289-290,  302.
  10. Brigadier général Gérard Constant
    📅 9 août 1962 – 8 décembre 1970
    Naissance: 5 septembre 1919 à Port-au-Prince
    Décès: 19 octobre 1991 à Miami (FL, USA)
    Gérard Constant qui fut chef d’État-major pendant 8 ans,  3mois et 29 jours. Il détint, à ce jour, le record de longévité à la tête du commandement de l’armée. Très loyal au chef de l’État, il aurait prouvé sa loyauté en faisant comprendre à l’ambassadeur américain qui soulevait la possibilité d’un coup contre Duvalier, qu’il aurait préféré se mutiler que de participer à une telle action. Il fut pourtant révoqué et remplacé par Claude Raymond à la fin de l’année. On expliqua cette révocation par le fait qu’il avait négligé de saluer le tout jeune Jean-Claude Duvalier alors que le président pensait faire de son fils son successeur. D’après Diederich, Bernard, il fut l’un des témoins de l’exécution des 19 officiers de l’armée le 8 juin 1967.

    • « Le nouveau chef d’État-Major, le colonel Gérard Constant a été installé ce matin, en remplacement du général Jean René Boucicaut » Le Nouvelliste (Haiti), No. 25371, Jeudi 9 août 1962; p. 1, col. 1

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Date de création: 18 décembre 2022
Date de révision : 8 avril 2024