Les enfants, cibles privilégiées des kidnappeurs

Les enfants d’Haïti
Eléments double fois vulnérables de la société
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AP Photo / Mike Stocker
Il y a quelque chose de mystérieux en Haïti, ou alors quelqu’un ou un groupe veut, pour des raisons insoupçonnées, faire dérailler le pays.

Prenons par exemple le phénomène du kidnapping. Comment comprendre l’audace des preneurs d’otages qui s’opèrent au grand jour. On veut surtout nous faire croire qu’ils se recrutent uniquement dans les bidonvilles, et qu’ils sont des parias, des personnes désespérées socialement et économiquement. Et pourtant, des anciens otages décrivent l’ambiance confortable de leurs lieux de détention et rapportent que leurs geôliers, dans bien des cas s’expriment dans un français châtié ou parlent l’anglais avec un accent américain.

Les kidnappeurs, jusqu’à tout récemment, avaient épargné nos enfants faisant d’eux les seuls éléments de la société à jouir d’une relative sécurité. Aujourd’hui, ils font de ces enfants leurs cibles privilégiées. Ainsi, n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, peut devenir un otage avec le risque de se voir liquider. Les retombées économiques, sociales et même politiques sont vraiment désastreuses, et devraient alarmer tous les Haïtiens.

Que ceux responsables de combattre cette facette de l’insécurité  ne viennent surtout pas nous dire que Haïti manque de moyens pour contrecarrer les kidnappeurs. Que les politiciens et certaines organisations des droits humains ne viennent surtout pas nous parler de démocratie. Des mots qui traduisent une certaine irresponsabilité ou pire, une naïveté, à moins qu’ils ne soient que des leurres nous invitant à adopter l’attitude du conformiste béat ou du résigné.

Le phénomène du kidnapping doit être enrayé et on ne doit pas lésiner sur les moyens. A moins que quelqu’un, quelque part du haut de l’échelle sociale, politique ou économique en tire maintenant des avantages, ou pense en tirer dans un futur pas trop lointain. S’il en est autrement, il y a quelque chose de mystérieux en Haïti

J.A.