Renouvellement du mandat de la MINUSTAH

Un soldat de la MINUSTAH prêt à tuer
Photo d’archives

Le gouvernement, sur la demande des Nations Unies, vient de renouveler le mandat de la MINUSTAH pour une période d’un an, une décision qui, en se basant sur les analyses de presse et les foires d’opinions virtuelles, est interprétée diversement. Voici donc les plus récurrentes:

  1. Le travail de la Mission des Nations-Unies se révèle très efficace;
  2. Les Haïtiens ne sont pas prêts de prendre en charge leur propre sécurité;
  3. Le gouvernement préfère confier sa sécurité et celle de la nation à des étrangers;
  4. Les étrangers qui composent la force des Nations-Unies assurent la sécurité de tous, et non d’une fraction de la population.

La situation d’Haiti aujourd’hui, nous oblige à questionner la validité de ces interprétations:

  1. La MINUSTAH, présente en Haiti depuis plus de quatre ans, n’a pas su donner aux Haïtiens ce sens de sérénité, produit d’un niveau de sécurité acceptable. Sa présence, n’a pas su endiguer le phénomène du kidnapping qui connaît de temps à autre de court moment d’accalmie, pour resurgir à travers des coups de maitre. Quant à l’insécurité, elle continue à faire des victimes dans toutes les couches de la société.
  2. Depuis la radiation de l’armée d’Haiti, on n’a jamais voulu donner aux Haïtiens la chance de se défendre et de défendre leurs compatriotes. Les leaders politiques qui publiquement s’érigeaient contre la disparition de l’armée, se félicitent en privé de cette absence, ne sont nullement pressés de voir son retour.
    Il est vrai que certains officiers de l’état-major de l’armée d’Haiti n’étaient pas à la hauteur de leurs responsabilités, mais « jeter la cuvette d’eau sale avec le bébé » fut une vraie sottise pour ne dire une décision farouchement antinationaliste. Le pays a besoin aussi bien d’une Force armée que d’un corps de police responsables, non d’un régiment qui, bien souvent, se présente comme le laquais de la force multinationale.
  3. Les lois internationales ont un nom pour les pays qui confient leur sécurité aux étrangers: Mise sous tutelle. Une solution scandaleuse sur le plan uniquement constitutionnel, et dont les tentatives, dans le passé, ont échoué.
  4. Jusqu’a présence, les victimes de la MINUSTAH se comptent surtout parmi les populations pauvres vivant dans des quartiers populaires dont Cité Soleil.

Le mandat de la MINUSTAH a été renouvelé pour une période d’un an, une décision qui prouve sinon l’incompétence de nos dirigeants sinon leur irresponsabilité.

J.A.